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Lauréat 1999 Dr. Jean Pieters Institut immunologique de Bâle, Suisse

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Les travaux de Jean Pieters
Un organisme sain ne contracte pas d’infections malgré une exposition constante à différents microorganismes. Un type de cellules est particulièrement important pour assurer la surveillance des armées d’envahisseurs : le macrophage. Les macrophages se retrouvent virtuellement dans tous les organes et leur fonction consiste à internaliser les matières étrangères en circulation (y compris les bactéries) afin de les retirer de la circulation par un processus appelé la phagocytose. Après la phagocytose, les matières internalisées sont généralement envoyées vers les lysosomes qui sont des organelles au sein d’une cellule où ce type de matière peut être détruit rapidement et en totalité. Plusieurs de ces bactéries pathogènes, notamment la mycobactérie spp. qui inclut les agents à l’origine de maladies comme la tuberculose et la lèpre sont phagocytées efficacement par les macrophages, mais une fois à l’intérieur du phagosome, elles résistent au transfert vers les lysosomes. Par conséquent, ces microorganismes ne peuvent pas être dégradés et survivent dans le phagosome dit mycobactériel au sein du macrophage. Dr. Pieters et son laboratoire cherchent à comprendre les mécanismes impliqués dans l’interaction entre l’hôte et le pathogène. Ils utilisent pour cela l’entrée et la survie de la mycobactérie dans les macrophages en tant que système de modélisation. À l’aide de méthodes issues de la biochimie, de la biologie moléculaire et de l’immunologie, ils ont identifié et caractérisé récemment une protéine hôte, appelée TACO, qui est recrutée activement par les mycobactéries et « nappe » le phagosome, ce qui bloque la fusion entre les phagosomes et les lysosomes. Par conséquent, les mycobactéries ne peuvent pas être transférées aux lysosomes. Leur dégradation est empêchée et elles survivent dans le macrophage. La TACO (protéine de revêtement contenant du tryptophane d’aspartate), du fait de la présence de domaines dits tryptophane-aspartate, est extraite dans la plupart des types de macrophages. La fonction normale de la TACO est encore inconnue. Il est toutefois probable que les mycobactéries, au cours de leur longue évolution conjointe avec leurs organismes hôtes, ont évolué pour tirer profit des mécanismes normaux des cellules hôtes. Ainsi, en analysant les facteurs impliqués dans l’interaction entre l’hôte et le pathogène, nous espérons mieux comprendre les processus normaux de la biologie cellulaire en œuvre dans l’hôte. Par ailleurs, nous ne savons toujours pas avec certitude comment les mycobactéries recrutent et retiennent la TACO. De plus, les gènes exprimés par les bactéries qui arbitrent la rétention de la TACO doivent encore être identifiés. La connaissance des mécanismes moléculaires employés par les mycobactéries, et potentiellement aussi par d’autres microorganismes pathogènes employant des stratégies de survie similaires pour préserver une couche de TACO, pourrait s’avérer utile pour développer de nouvelles cibles anti-mycobactériennes.

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